Enseigner, apprendre, accompagner : retour sur les Journées d’études AIPU France 2025 à l’EPF
Pendant deux jours, le l’EPF Ecole d’Ingénieurs à Cachan a accueilli plus de 100 participants pour réfléchir aux transformations de l’enseignement supérieur à l’ère du numérique.

Une communauté en réflexion
Ces journées d’études, organisées par l’EPF en partenariat avec l’AIPU (Association Internationale de Pédagogie Universitaire), ont donné lieu à des discussions riches sur les transformations de l’enseignement supérieur à l’ère du numérique. Le numérique, transforme à la fois la manière d’enseigner, d’apprendre et de soutenir les étudiants dans leurs parcours.
Des formats innovants pour favoriser les échanges

L’une des grandes forces de ces journées a été le choix de formats innovants pour les communications orales et la session de posters, favorisant l’échange et le partage d’expériences où chacune et chacun a contribué activement aux réflexions.
Les étudiants du campus de Montpellier, se sont engagés dans la proposition et l’animation des ateliers, et ont apporté un regard particulière sur les sujets abordées. Leur implication a démontré qu’ils sont acteurs actifs de la co-construction des pratiques pédagogiques.

Des conférences inspirantes
Les interventions d’Annie Jézégou et de Solveig Fernagu ont été particulièrement remarquées. Annie Jézégou, lors de la conférence d’ouverture de l’AIPU 2025, a abordé les transformations de la formation face à une société marquée par l’accélération, la saturation et les exigences d’apprenants « hypermodernes ». Elle a défendu l’idée que les systèmes de formation supérieure doivent devenir des « espaces temp refuge » où l’on prend le temps de penser, de développer un esprit critique et d’adopter un rapport apaisé aux technologies numériques.

De son côté, Solveig Fernagu, a questionné les conditions dans lesquelles le numérique peut véritablement devenir capacitant dans les apprentissages. S’appuyant sur le cadre des capabilités, elle a montré que l’usage systématique du numérique ne garantit ni l’amélioration des apprentissages ni le renforcement du pouvoir d’agir des apprenants. Sa réflexion a porté sur les contextes pédagogiques, techniques et organisationnels qui rendent ces outils réellement appropriables, significatifs et émancipateurs. À travers des exemples concrets, elle a illustré comment le numérique pour apprendre peut à la fois ouvrir ou restreindre les possibles selon son intégration et son accompagnement.

Co-construire l’enseignement de demain
Ces deux jours ont confirmé l’importance du travail collectif pour relever les défis de l’enseignement supérieur à l’ère du numérique. Ces moments collectifs ont confirmé combien il est essentiel de se rencontrer, d’échanger et de co-construire l’enseignement de demain, dans un contexte de transformation accélérée par le numérique.
En clôturant ces Journées d’études, une idée forte a émergé : l’innovation pédagogique ne se limite pas à l’introduction d’outils numériques, elle réside dans la capacité à repenser nos manières de faire, nos interactions et les usages avec le numérique et notre rapport à l’apprentissage.