14 Sep 2020

Les “micro-MOOC” pour réinventer les MOOC

Julien Gardan, Université de Technologie de Troyes, Arthur Gontier, EPF – UGEI, Mahdi Chemkhi, EPF – UGEI

 

Lorsqu’ils sont apparus dans les années 2010, les MOOC ont soulevé beaucoup d’espoirs. De là à constituer une révolution de l’enseignement, il y a un pas qui n’a pas été franchi comme le notait déjà en 2018 dans ces colonnes Mathieu Cisel, enseignant à CY University.

Mais le confinement a remis en lumière ces outils, rappelant à quel point il peut être bénéfique de les maitriser. Pour preuve, le nombre de recherches sur Google à partir du mot clé MOOC a doublé entre mi-mars et mi-juin 2020 – avant de revenir au même niveau que celui de 2014.

Voilà qui incite à réfléchir à de nouvelles pistes pour renouveler les MOOC, afin de mieux tirer parti de leur potentiel. Dans ce cadre, pourquoi ne pas s’inspirer de la vogue des tutoriels et des progrès de l’impression 3D ?

Formation à la demande

Pourquoi parle-t-on de succès mitigé concernant les MOOC ? L’argument principal est le manque d’attention prêté par l’étudiant aux cours en ligne. Pour quantifier cette attention, on définit un taux de rétention, qui correspond au ratio entre le nombre d’inscrits et le nombre d’étudiants terminant la formation. Pour les MOOC, ce taux est en moyenne entre 5 % et 10 %, sachant que les étudiants affirment généralement ne pas avoir trouvé dans les MOOC suivis les connaissances qu’ils cherchaient.

Les MOOC ont été développés par les établissements d’enseignement supérieur pour le grand public, mais leur développement est empreint du fonctionnement habituel de ces établissements, imposant leur logique synchrone – l’accompagnement des étudiants correspond à des périodes temporelles définies. Ainsi, la formation à la demande, hors contrainte de temps et de lieu – et qui était présentée comme l’un des avantages majeurs des MOOC – est perdue.

Évidemment, le développement de ces MOOC a motivé une montée en compétences de l’enseignement supérieur en termes de production de contenus vidéo et de création de nouveaux outils interactifs en ligne. Un effort accentué dernièrement par le confinement, qui a poussé à l’utilisation d’outil d’enseignement à distance.

Mais il est clair que l’investissement nécessaire pour leur prise en main et leur utilisation n’est pas négligeable et cela rentre en conflit avec les habitudes des enseignants. Alors, comment redorer le blason du MOOC ?

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