La pédagogie hybride

Le défi actuel de l’enseignant de l'EPF

Le développement des outils numériques et l’accès facilité à la connaissance modifient en profondeur le métier de l’enseignant du supérieur. De nombreuses réflexions sur les pratiques pédagogiques sont actuellement menées dans les formations d’ingénieurs. Pour autant, ces nouvelles pédagogies s’appuient sur des plateformes qui intègrent  les versions numériques des polycopiés et des documents de cours, sans changer réellement les pratiques d’enseignement. Et les enseignants, dans leur grande majorité, manquent de repères et de formations pour élaborer des scénarii d’apprentissage utilisant ces nouveaux outils.

L’expérience menée depuis quelques années à l’EPF, École d’ingénieur-e-s, tend à montrer qu’une pédagogie « blended learning » peut comporter de sérieux atouts, si tant est qu’elle a été le fruit d’une démarche rigoureuse. Cette pédagogie se définit comme une association de séances de formation en présentiel et de périodes de formation à distance.

Le principe de la pédagogie mixte

Le principe de la pédagogie mixte présente des intérêts évidents notamment pour une formation de futurs ingénieurs :

Elle permet de renforcer l’autonomie. Les étudiants participent à l’organisation temporelle de la formation. Ils peuvent s’entraîner, identifier leurs points forts et leurs points faibles, effectuer des exercices complémentaires ou des autotests, échanger sur des difficultés via des forums, etc. Cette autonomie de l’étudiant permet également de renforcer le statut de l’erreur ; il peut se tromper, relire une partie de cours, recommencer, et ce sans se sentir en échec.

Elle rend l’étudiant acteur de la planification de ses apprentissages. Il est amené à travailler de façon continue avec uniquement quelques contraintes liées à la programmation des séances en face à face.

Elle permet d’identifier les difficultés des étudiants et de personnaliser les parcours, l’enseignant pouvant visualiser les “profils” avec les erreurs récurrentes et proposer des remédiations personnalisées.

Elle permet également de centrer les séances en présentiel sur des processus d’apprentissage de conceptualisation et de procéduralisation qui débouche ensuite sur la résolution de problèmes, les processus de type “automatisation” pouvant être abordés en autonomie.